« Eclairés » par les incendies de forêt et de maquis qui se
multiplient en leur fournissant de « belles » images, beaucoup de médias
viennent de découvrir la sécheresse qui se prolonge depuis le début du
mois de juin et touche actuellement 65 départements.
La presse citadine
se bornait jusqu’à présent, comme l’a expliqué Politis il y a
quelques semaines, à célébrer « le beau temps ». Alors que les terres se
dessèchent et que la végétation s’étiole ou disparait. Il suffit de
jeter un coup d’œil sur les campagnes jaunies pour s’en apercevoir. Même
pour ceux qui ne quittent jamais les autoroutes de peur que leur GPS ne
sache pas discerner un chemin vicinal d’une route départementale.
Il y a le maïs qui grille au soleil en dépit des arrosages intensifs,
les agro-industriels n’ayant pas encore compris que 85 % de l’eau
s’évapore dans l’air ou bien sur le sol durci par la sécheresse. Mais on
ne va pas pleurer sur les supporters de Xavier Beulin, le président de
la FNSEA qui essaie de faire croire qu’il est encore agriculteur ; alors
qu’il n’a plus rendu visite à ses 500 hectares beaucerons de maïs ou de
colza, depuis des années, qu’il est président de la Sofiprotéol qui
produit la majeure partie du biodiesel en France et contrôle en partie
le semencier Limagrain avec lequel ce « paysan » a organisé l’obligation
de redevance aux agriculteurs utilisant leurs semences récoltées. Il
est aussi, entre autre responsabilité, président du port maritime de La
Rochelle et de Franceagrimer qui contrôle l’essentiel de la filière des
produits de pêche et de mer en France. Ce n’est pas tout et c’est
pourtant ce personnage qui descend de sa belle voiture pour haranguer
les paysans qu’il manipule et disserter devant les journalistes sur les
pauvres paysans et sur la sécheresse. Laquelle est aggravée par les
prélèvements illégaux dans les nappes et surtout dan les cours d’eau qui
ne parviennent plus toujours à leurs affluents ou à leurs embouchures.
Monsieur Beulin ne verse des larmes de crocodile que sur les gros
agriculteurs et les coopératives gigantesques qu’il alimente de ses
produits pour nourrir le bétail. Or, ceux qui souffrent et vont encore
souffrir ce sont les paysans qui font encore confiance à l’herbe et au
foin, un élément essentiel dont la première récolte a souffert d’un
manque de 60 à 80 % selon les régions. Un déficit qui touche en général
les producteurs déjà étranglés par les négociants en viande et les
grandes surfaces. Une pression accentuée par les importations en
provenance d’Irlande, des Pays Bas, de Pologne et de Nouvelle-Zélande.
On en passe et pas des meilleures…
L’autre aspect de la catastrophe liée à la sécheresse en cours, une
sécheresse de la terre qui ne sera annulée par quelques orages, l’eau
ruisselant sur une surface durcie par le manque de précipitations, c’est
la perte de biodiversité qui attend toujours le texte de loi censé la
protéger. Biodiversité qui reste le cadet des soucis du législateur
français ; et surtout de la FNSEA qui martèle ses protestations contre
la règlementation environnementale (française et européenne) qui n’est
pourtant guère appliquée par les grandes exploitations. Au point que ces
assassins de la nature réclament à cors et à cris d’autres « fermes »
industrielles rassemblant des centaines, voir des milliers d’animaux
livrés à la mécanisation des robots de traite qui martyrisent les
animaux, supprime des milliers d’emplois agricoles et contribue à
l’endettement des paysans. Des espèces végétales et une partie de la
petite faune sauvage disparaissent donc tandis que des milliers
d’oiseaux meurent de soif avec la disparition et l’assèchement des mares
et des étangs.
Ce que ne voient pas ou ne veulent pas voir les politiques et les
agriculteurs industriels, c’est que, conséquence du dérèglement
climatique, les sécheresses seront de plus en plus forte et surtout de
plus en plus fréquentes et que les arbres touchés et pour l’instant
encore épargnés par les incendies, dépériront progressivement pour
mourir dans quelques années.
La conférence sur le climat que prépare le
gouvernement français, ne suffira pas –par miracle- à mettre un terme au
déficit de pluie qui atteint actuellement 60 %, et à la catastrophe en
cours. Au point qu’elles inquiètent fortement Electricité de France au
moment où la Loire ne débute plus que 58 mètres cubes, qui ne sait plus
comment assurer le refroidissement de ses centrales nucléaires…
politis.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire