Actuellement, dans les cercles de la bien-pensance
atlantique, c’est plutôt Russie grand méchant loup…Son président est
affublé de tous les défauts, considéré comme un infâme dictateur
liberticide et sanguinaire. Et la Russie présentée comme un pays de
brutes illettrées et alcooliques représentant une terrible menace pour
l’Europe et le monde. Réalité ? Ou propagande ?
Toutes les informations
dont nous abreuvent les merdias à la solde des marchands de canon et de
béton nous sont présentées, systématiquement, sous un angle antirusse.
Que ce soit pour l’Ukraine, la Syrie, ou encore la situation économique
de ce pays, ses rapports avec le monde.
Cette russophobie n’est
pas nouvelle. Chez les Français, elle date évidemment de la pâtée prise
par Napoléon. Pour les Anglais, elle vient de la rivalité impérialiste
britannique de domination de l’Asie qui s’est heurtée à la puissance
russe. Pour les Allemands elle vient de leur prétention « d’espace vital
à l’Est » ayant sombré dans la terrible défaite hitlérienne. Quant aux
Etazuniens, ils se sont retournés contre leur allié antinazi dès la
guerre gagnée (surtout par les Russes !). Depuis, leur stratégie
consiste à encercler le territoire russe par des bases militaires
hostiles dans des pays à la remorque de l’Otan. Et leur politique tend à
être toujours antagoniste de ce pays, à tenter de casser ses
initiatives, à l’humilier et à tenter de le piller autant que faire se
peut.
La russophobie étazunienne
prend deux aspects : – une forme idéologique autour de la soi-disant
défense de la démocratie et des droits de l’homme ; – une rivalité
géopolitique car ils ne supportent pas que d’autres puissances osent
contester leur « hégémonie » et font tout ce qui est en leur pouvoir
pour faire passer la Russie pour une puissance hostile à l’Europe. Ce
qu’elle n’est pas. Et nous, Européens veules, serviles et puants
d’ingratitude, nous nous faisons les complices de toutes les forfaitures
des Etats-Unis sous prétexte « qu’ils nous ont sauvés en 45 », oubliant
que c’est l’URSS – c’est-à-dire les Russes – qui ont le plus donné de vies pour délivrer le monde du monstre nazie…
Pourtant, la Russie est
évidemment européenne. De Gaulle ne parlait-il pas de « l’Europe de
l’Atlantique à l’Oural » ? Elle est européenne par la géographie, par la
population, par la (les) religion(s), par la civilisation, par
l’histoire. Que représentent les Etazuniens, « passés directement de la
barbarie à la décadence en oubliant la civilisation », par rapport à
cette grande nation qui a donné au monde les écrivains Pouchkine,
Tolstoï, Dostoïevski, mais aussi les musiciens Borodine,
Rimski-Korsakov, Moussorgski, Rachmaninov, Tchaïkovski, mais encore
Mendeleïev, génie de la physique qui a réalisé la classification des
éléments de la nature, etc., etc. et – cerise sur le vatrouchka – le
pays qui a envoyé le premier homme dans l’espace et le seul actuellement
capable de ravitailler la station internationale orbitale !
C’est une civilisation jumelle,
imbriquée depuis toujours à la nôtre. Ils connaissent nos penseurs, nos
artistes, nos idées. Ils ont parlé français dans les hautes sphères
pendant deux siècles. Et que savons-nous d’eux ?
Ce sont des terres infinies,
de l’Arctique au Pacifique, de la Sibérie à la Mer Noire. C’est une
mosaïque de peuples mêlant les blonds vikings des terres du froid aux
yeux obliques des steppes d’Asie. Et nous les méprisons ?
Vous imaginez la
puissance d’une entité Europe-Russie de Lisbonne à Vladivostok ? Un bloc
continu, possédant toutes les matières premières voulues, fort d’une
population de 700 millions de personnes éduquées, dynamiques, fruit de
la filiation civilisationelle allant d’Athènes, Rome et Byzance à la
Renaissance, aux Lumières, à la Science moderne, aux Droits de l’Homme, à
la Liberté. Le cœur, la quintessence de la civilisation occidentale. La
Russie de devrait-elle pas être invité à la réalisation de ce grand
dessein ? La Russie manque à l’Europe comme l’Europe manque à la Russie.
Si on ne l’y invite pas, c’est par lâcheté, veulerie, vassalité,
servitude volontaire envers ces Etats-Unis lointains, méprisants et
nuisibles prédateurs du globe.
En fait, nous leur en
voulons d’être ce que nous ne sommes plus : un pays fier, conscient de
sa force. Un pays qui croit encore à l’instruction, au savoir, en ses
institutions. Qui croit en son destin quand nous confions le nôtre aux
cours de la Bourse et aux banquiers de Wall Street, de Francfort et de
la City.
Nous nous coupons de notre destin
pour obéir aux injonctions de ces grands « démocrates » qui font
Guantanamo, qui assassinent par drones aux quatre coins du monde, qui
embastillent sans procès, qui assassinent légalement leur propre peuple,
qui par de sordides guerres jamais gagnées ont semé l’enfer sur terre
de Kaboul à Bagdad, qui pillent le monde à l’aide de leur dollar. Qui
nous espionnent, nous épient et nous méprisent.
Mais non. Le méchant c’est Poutine. La menace, c’est la Russie… Aux fous !
Conscience Citoyenne Responsable
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