Dans une décision qui a surpris tout le monde, y compris la Maison
Blanche, la Cour suprême américaine vient de suspendre la décision,
demandée par le président américain, de mettre en place une
réglementation (Clean Air Act) visant à réduire les émissions
de gaz à effet de serre des usines et des centrales électriques
utilisant des combustibles fossiles, qu’il s’agisse de fuel ou de
charbon.
Un arrêt salué comme une « grande victoire » par les
autorités de l’Etat de Virginie Occidentale qui sont à la tête de la
contestation contre toute réglementation visant à réduire les émissions
de gaz carbonique. Au nom des « intérêts des travailleurs de ce secteur
et des dépenses qu’entraînent ces nouveaux textes. »
Cette décision, prise par 5 voix contre 4, est le résultat des
pressions des industriels du pétrole et surtout de ceux du charbon. Elle
a été applaudie par tous les candidats Républicains aux primaires,
ainsi que par les 27 Etats et les sociétés du charbon et de l’énergie,
qui demandent l’abrogation de cette nouvelle réglementation éditée par
l’Agence Fédérale pour l’environnement. D’après les spécialistes du
droit fédéral, le circuit du système d’appel des arrêts de la Cour
suprême peut permettre de repousser une décision définitive pendant deux
ou trois ans. Un délai pendant lequel toutes les transformations des
centrales pourront être repoussées.
L’arrêt de suspension met surtout en exergue les difficultés
qu’éprouve le président Obama à faire accepter la teneur des accords
passés à la Conférence de Paris. D’autant plus que la majorité des
Sénateurs et des Représentants y sont hostiles et que les candidats
Républicains à la présidence ont promis de s’y opposer si l’un d’entre
eux est élu à la présidence au mois de novembre 2016. Pourtant, tous les
sondages montrent que l’opinion des Américains évolue favorablement
depuis quelques années. Une vaste enquête, menée par l’université de
Yale auprès de 13 000 personnes, a notamment fait apparaitre que 74 %
des Américains étaient pour une réglementation des émissions de gaz
carbonique, que 63 % croient aux changements climatiques, que 51 % sont
persuadés qu’ils affecteront les Etats-Unis et que 48 % pensent que le
réchauffement est lié aux activités humaines.
Bémol de taille :
seulement 34 % des personnes interrogées affirment que leur vie
quotidienne sera affectée.
politis.fr
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