L'association Foodwatch révèle le montant des « subventions » versées
par Coca-Cola aux organismes chargés de lutter contre le diabète et
l'obésité.
Les médias qui ont chroniqué cette semaine à l’envi la Journée mondiale du diabète
« célébrée » le 7 avril, ont passé pudiquement sous silence la
responsabilité des fabricants de sodas aussi divers que très sucrés, des
multiples desserts et barres chocolatées aussi chargées en sucres et
des plats préparés aux provenances incertaines et surtout trop riches en
graisses. Tous aliments considérés comme responsables de la progression
de cette affection qui touche aussi bien les pays industrialisés que
les pays en voie de développement. Une maladie qui affecte 422 millions
de personnes dans le monde dont trois millions en France, d'après
l'Organisation Mondiale de la Santé, soit une multiplication par quatre
au cours des trente dernières années.
Les industriels de la « malbouffe » qui connaissent parfaitement
leurs responsabilités, même s'ils les nient officiellement, sont d’abord
des annonceurs importants pour la presse écrite, la radio et la
télévision. Mais comme ils se méfient de plus en plus des
nutritionnistes et des médecins, ils s’efforcent de financer plus ou
moins discrètement, comme les pétroliers corrompent des centres de
recherche sur le climat, des organisations scientifiques qui se donnent
pour objectif de combattre et l’épidémie croissante d’obésité et la
progression du diabète de type 1 ou 2. Ce dernier, après avoir été
l’apanage des personnes de plus de 50 ans, touche désormais des enfants,
des adolescents et de jeunes adultes. Les industriels y voient un moyen
d’orienter plus ou moins les travaux des chercheurs, notamment au
moment de la rédaction de leurs rapports et conclusions.
L’ association Foodwatch, qui milite pour la transparence de
l’industrie alimentaire, vient ainsi de révéler que la firme Coca-Cola,
qui produit et commercialise non seulement la célèbre boisson américaine
mais des sodas et des breuvages sucrés comme Capri-Sun, Fanta, Sprite,
Finley Tonic, Minute Maid, Powerade, Burn ou Nestea (liste non
exhaustive), était fort généreuse avec les organismes chargés de veiller
aux effets néfastes des boissons et de l’alimentation trop riches en
sucre et en graisses ou trop chargées en édulcorants.
L’Institut européen d’expertise en physiologie, qui mène des
recherches sur les édulcorants a ainsi reçu 700.000 euros de la firme
Coca-Cola France.
Le Centre national pour le développement, qui se donne comme objectif
de lutter contre l’obésité des jeunes, a empoché plus d’un million
d’euros en provenance de Coca-Cola.
Et, comble de mélange des genres et du trafic d’influences, la
Fédération française des diabétiques, fondée en 1938 et qui affirme
regrouper 130.000 malades s’est vue octroyer par les mêmes, 268.000
euros en 2015.
Directement, ou par des fondations, les organismes qui se sont donnés
en France (et ailleurs) pour tâche permanente d’éclairer les
diabétiques et le public, ont reçu plusieurs millions d’euros de la part
des industriels qui vendent des boissons et des aliments trop sucrés.
Lesquels entretiennent justement la progression de l’obésité qui aboutit
souvent à de lourds handicaps et tentent de faire croire que les ajouts
d’édulcorants sont souvent la meilleure des solutions, alors qu'au
contraire ils habituent les consommateurs au goût sucré.
Des produits
dont l’ANSES, l’Agence nationale de sécurité alimentaire, assure dans
son rapport du mois de janvier 2016 qu’ils n’offrent aucun intérêt
alimentaire et dont elle affirme «qu’il n’existe pas d’élément
probant permettant d’encourager la substitution du sucre par des
édulcorants intenses dans le cadre d’une politique de santé publique ».
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