Olivier Isidore
Lors des journées du 24, 25, et 26 aout, dans la cité balnéaire de
Biarritz, le sommet des 7 pays les plus riches au monde aura lieu.
La
France, pays d'accueil, a la présidence cette année et, comme le
souhaite le protocole, sera chargée de l’organisation et de l’agenda de
la rencontre. Pour cela tous les moyens sont mis à disposition, autant
en ce qui concerne le luxe que la répression. Biarritz et ses alentours
sont ainsi en état de siège pour que les grandes puissances puissent se
concerter pour mieux pour continuer à spolier les richesses autour du
globe.
C’est à l’hôtel du Palais que les chefs d’états des sept puissances
les plus riches au monde seront accueillis dans le luxe à la française.
Petit souvenir : le palais fut construit sous ordres de Napoléon III en
1854 pour satisfaire les désirs de sa femme Eugénie de Montijo de se
rapprocher de sa terre natale, l’Espagne. Comme quoi les caprices des
puissants ne sont pas nouveaux. Aujourd’hui un autre caprice voit le
jour, Jupiter (déchu) a voulu éblouir ses riches invités en transformant
le bâtiment.
Près de 60 millions d’euros déboursés pour remodeler le bâtiment qui
surplombe la grande plage face à l’océan Atlantique. Le palais
appartient officiellement au groupe hôtelier Hyatt, grâce à un bail
signé avec la mairie de Biarritz pour une durée de 75 années. La somme à
été versée par l’entreprise Socomix, dans laquelle la mairie de
Biarritz est actionnaire majoritaire à 55%. Le site historique est doté
d’un restaurant gastronomique dirigé par un chef réputé, d’un sauna et
spa de charme, de chambres et salons confortables d’une autre époque, le
tout accompagné d’un service hôtelier de très haut niveau.
C’est dans ce lieu que les principaux dirigeants du monde vont
séjourner. Alors qu’en France une grande partie des travailleurs ne
peuvent se permettre de de partir en vacances et peinent à arriver à la
fin du mois et après 6 mois de mobilisation des Gilets Jaunes, qui a
donné lieu à une répression policière jamais vue, ces « leaders » du
monde se vautreront dans le luxe vulgaire comme si de rien n’était.
Un dispositif répressif aux proportions dantesques
L’arrivée des dirigeants des sept plus grandes puissances mondiales à
Biarritz a déclenché un dispositif sécuritaire et judiciaire
impressionnant. À vrai dire quand il s’agit de réprimer, le gouvernement
à toujours déployé les moyens qu’il jugeait nécessaire pour, à minima,
essayer de maintenir le contrôle de la situation. Des structures
temporaires de type « algeco » avec des barreaux ont ainsi été
installées sur le parking du palais de justice à Bayonne. Ils serviront
comme dépôt pour les personnes jugées en comparution immédiate.
La ville de Biarritz, sous un quasi couvre-feu, sera délimitée en
deux zones ; La première dite de sécurité renforcée, zone qui concerne
les points "algides" de rencontres officielles : le casino Bellevue, le
casino municipal, l’hôtel de ville, l’hôtel du Palais ainsi que le
terrain de golf (utilisé pour l’atterrissage des hélicoptères). Une zone
qui concerne toute la bande littorale, depuis le port des Pêcheurs
jusqu’au plateau du Phare et où des frégates de la Marine nationale
ainsi que des missiles sol-air ont mêmes été installés !
Ensuite, la deuxième zone dite de « protection » concerne
l’ensemble de la ville et s’étend jusqu’aux principaux axes routiers. Des
badges seront mis à disposition pour les professionnels ainsi que pour
les habitants pour permettre la circulation entre les deux zones.
Enfin 15 000 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés pour
prévenir les débordements qui pourraient avoir lieu en marge du sommet
lors des contre-manifestations qui sont prévues, notamment à Hendaye.
Voici comme on fait respecter les droits démocratiques dans le pays
« des droits de l’Homme et du citoyen » : à grand renfort de prisons
préfabriquées, de LBD, de grenades et de matraques. À quelques semaines
seulement de la mort de Steve suite à une charge policière à Nantes, le
gouvernement est prêt à tout pour mater la colère en nous matraquant
impitoyablement.
Une colère pourtant légitime, qui n’est autre que le
résultat des années de mépris, de misère et d’exploitation.
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