Pierrick Tillet
À la suite de mon billet-souvenir d’hier
et de ma comparaison entre Mai 68 et l’arrivée du soulèvement des
Gilets jaunes, j’ai reçu cette intervention de Lydia Tabary sur Facebook
:
Je
suis du même âge que vous, Pierrick, et j’ai vécu les mêmes choses et
d’une certaine façon, les mêmes attentes. La situation n’est plus du
tout la même aujourd’hui qu’en 68. Elle est bien pire en tous domaines.
Je me réjouirais comme vous, de voir tous les jeunes se mobiliser comme
nous l’avons fait, mais le respect de l’autre qui existait encore n’a
plus cours aujourd’hui. Plus les prédateurs se sentent acculés, et plus
ils deviennent enragés et utilisent ceux qu’ils ont “à disposition”
(notamment les forces de l’ordre, la police en particulier) pour faire
le “sale boulot”. Eux se retranchent dans des forteresses (air, mer,
terre, tout sera bloqué pour ce putain de G7 à Biarritz).
Alors,
en dehors d’une mobilisation générale (de tous les travailleurs (tous
domaines), étudiants, lycéens, retraités, syndicats, Gilets Jaunes,
etc.), je ne vois pas comment nous nous en sortirons. J’espère qu’en
septembre, les luttes qui commenceront continueront avec les suivantes…
que personne ne s’arrêtera en cours de route. Mais ce n’est pas certain.
Seuls survivront et vivront ceux qui ne se laisseront pas engloutir
Voici la réponse que j’ai faite à Lydia :
Les différences avec Mai 68 :
- en 68, nous combattions au
sein d’un pays fort, d’un monde occidental qui achevait sa
reconstruction d’après-guerre (les Trente glorieuses) ; aujourd’hui, les
Gilets jaunes combattent au sein d’un pays en déroute, d’un monde
occidental en phase d’auto-destruction qui se défend bec et ongle
(répression), mais qui va mourir.
- En 68, nous luttions pour
une meilleure vie ; aujourd’hui nous luttons non seulement pour vivre,
mais pour la survie de l’espèce.
- En 68, nous cherchions à nous faire une place au sein d’une civilisation ; aujourd’hui nous cherchons à ne pas nous laisser entraîner dans sa chute et à sauver la planète tout court.
Je
ne sais ce qui se passera au mois de septembre et suivants, mais seuls
survivront et vivront ceux qui ne se laisseront pas engloutir. Courage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire