Jean-Luc Mélenchon
Une nouvelle fois, le rassemblement anti-raciste de la place de la
République a été l’objet de toutes les provocations possibles de la part
du gouvernement.
Après avoir donné son accord à une marche en sortie de
la place de la République, le préfet de police a retiré soudainement
cette autorisation et fait nasser les manifestants. Il s’agissait pour
lui de pouvoir gazer, tirer au FlashBall et grenades, matraquer,
interpeller, étrangler et garder à vue autant que de plaisir. Il va de
soi que le refus de laisser passer vers l’amont du boulevard à l’heure
exacte du démarrage de la manifestation, alors que la place était comble,
était destiné à exaspérer les gens avec l’espoir d’avoir des incidents.
L’IGPN avait déjà préparé les tampons : RAS. Yeux crevés, main
arrachées, mort au balcon ? RAS. Le dispositif était d’autant plus
condamnable qu’à cette heure le préfet de police et le gouvernement
savaient depuis la veille que le conseil d’État avait rétabli la liberté
de manifester. Toute l’officialité était déjà arcboutée pour faire
passer toute la situation dans un récit raciste : dénoncer le
« communautarisme » et le prétendu « racisme anti-blanc » des
manifestants.
Pourtant rien ne s’est passé comme prévu par la macronie et ses marionnettes policières.
D’abord la provocation des « identitaires » sur le toit d’un immeuble
a lamentablement échoué. Quoiqu’ils aient pu agir sans aucune réaction
ni avant ni pendant leur pitoyable action, la foule est restée de
marbre. Le salut nazi depuis le toit pourtant bel et bien photographié
n’a donné lieu à aucune déclaration ni remarque de la police, ni de la
justice, ni des officines spécialisées dans la dénonciation du prétendu
antisémitisme des manifestants. Les voisins et un seul acrobate ont eu
raison de cette momerie raciste. Les prétendues « forces de l’ordre »
préféraient réserver leurs coups aux piétons sans défense de la place.
Mais ils ont dû exfiltrer eux-mêmes les jeunes bon chic bon genre qui se
faisaient des selfies dans le car de police tout sourire, joues roses
et émotion de première communion. Immédiatement relâchés pour aller
rejoindre le pot de fin de rallye à Versailles. Les pandores émus ont dû
sécher une larme de bonheur en les relâchant : « Ah les braves
petits ! ». Ça devait être la fête sur les sites Facebook des racistes officiels !
Ni garde à vue, ni mise en examen, ni perquisitions. Le parquet de
Paris a déjà assez de travail avec les Insoumis, les gilets jaunes, les
Antifas et les enquêtes préliminaires à la chaine.
Puis sans crier gare la police chargea et inonda de gaz lacrymos la
place selon sa tradition pour terroriser les gens et obtenir de images
de violences pour France 2 et France Info. Maigres résultats. Tout
l’appareil de la propagande était mobilisé dans l’attente de pouvoir
procéder à la flétrissure. Était prévu le bouquet utilisé contre les
gilets jaunes : violences provoquées par la police comme avec le nassage
des gilets jaunes à l’Arc de Triomphe, éléments d’extrême droite
infiltrés (aussi comme à l’Arc de Triomphe). Puis deuxième lame :
l’accusation d’antisémitisme à l’aide de débiles racistes, peut-être
soudoyés, comme celui qui a répété « sale juif » jusqu’à être certain
qu’on le filme. Et dont tout le monde a pu voir ensuite qu’il n’était
pas vraiment à jeun…
Rien n’y a fait. Le comité Adama et les organisateurs ont réussi à
tout maintenir mobilisé en ordre et calme. La foule savait qu’elle
serait provoquée. Elle avait vu le déploiement policier et les caméras
de l’officialité télévisée. Les consignes de calme circulèrent sans
difficulté. La délégation des parlementaires LFI répartie partout sur la
place constatait avec plaisir cette discipline. Nos réseaux sur la
place étaient actifs pour aider de toutes les façons possibles consignes
et info à passer le mur de CRS, camions, peloton de motos voltigeur
massés par dizaines aux alentours de la place. Notre propre service
d’ordre, nombreux sur zone avait observé ce déploiement et préparé les
voies de repli. En prévision des violences policières prévisibles. Au
moment où éclata une magnifique Marseillaise chantée a plein poumons,
l’échec de la macronie et son divorce avec la jeunesse antiraciste du
pays tourna à la déroute morale totale. La France chantait la
Marseillaise, la macronie gazait les jeunes et sa police réclamait le
droit d’étrangler les gens.
Vigilance à présent car le désir de vengeance du pouvoir et des ses
divers appendices va être terrible. Mais ce qui se construit est d’une
exceptionnelle signification pour le pays à la veille de la vague de
débâcle économique qui s’annonce.
Notre peuple peut résister uni plutôt
que déchiré par le racisme. Un bien très précieux.
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