Claude-Marie Vadrot
Le problème ce n'est pas le manque d'eau, le problème c'est où et quand tombent les pluies...
En dépit des apparences et malgré les récents orages, la France
souffre encore de sécheresse chronique et régionale comme de nombreux
pays de la planète pourtant ravagés par des tempêtes et des inondations
catastrophiques.
Selon les prévisions et les modélisations du GIEC, ce sont les rythmes des pluies,
les espaces sur lesquels la pluie tombe et la répartition des petits ou
grands événements climatiques qui sont en train de changer. Ce
qui chamboule les travaux agricoles, l’état des sols, l’alimentation des
nappes phréatiques et l’organisation des villes surpeuplées.
Les épisodes de pluies violentes et prolongées ou géographiquement
lentement délocalisées, illustrent simplement le dérèglement climatique
qui change les régions sur lesquelles elles tombent. Une réalité qui
explique que, paradoxalement, les situations de pluies diluviennes et
les périodes de longues sécheresses comme celles qu’a connues et
connaîtra encore la France cet été, puissent coexister.
Au pays du Sahel par exemple, il existe aussi des régions de plus en plus vastes où il ne pleut plus depuis des années.
Dérèglement ultime qui explique l’avancée des déserts vers le Nord et
le Sud, contraignant les éleveurs itinérants à disparaître ou à se
heurter aux agriculteurs quand ces pasteurs et leurs troupeaux désertent
les pâturages brûlés comme au Darfour, au Niger, au Burkina Faso ou au
Sénégal.
Les pluies se délocalisent
Pour résumer la situation de nombreux pays, les spécialistes expliquent qu’il ne pleut plus ou beaucoup moins dans des régions qui en bénéficiaient régulièrement. Et quand les pluies sont violentes et concentrées, elles ruissellent sur des surfaces desséchées et dures,
pénètrent peu ou mal dans les sols. Et les eaux se retrouvent presque
intégralement dans les rivières et les fleuves qui se jettent en mer, privant les zones agricoles d’irrigation et les grandes villes d’eau potable
comme cela se produit en ce moment en Inde où la température dépasse
les 40° dans de nombreux États. Au point qu’un tiers du pays doit être
rationné en eau. Dans une période où, en raison de la pandémie du
Coronavirus, il est recommandé aux Indiens de se laver les mains
plusieurs fois par jour…
La situation semble être la même en France où les pluies violentes se perdent souvent en mer
en alimentent trop peu les nappes souterraines qui baissent d’années en
années alors qu’elle représentent 65 % de l’alimentation en eau
potable, 4,7 milliards de mètres cubes par an pour l’irrigation agricole
(notamment le maïs) et 2,5 milliards pour les besoins de l’industrie.
Et « les conflits qui émergent ne permettent pas ou plus de satisfaire les différents usagers », confirme un rapport de l’Assemblée nationale sur « les conflits d’usage ».
Que cela soit en France ou dans de nombreux pays les variations
climatiques n’ont donc pas changé les quantités d’eau disponibles dans
l’atmosphère. Seuls ont changé les territoires sur lesquels elles tombent.
D’ailleurs les statistiques de Météo France le montrent puisque la
pluviométrie moyenne de la partie métropolitaine de l’hexagone se
maintient depuis des années autour de 800 mm.
La solution est donc
claire : lutter contre le réchauffement climatique autrement que par de «
beaux » discours.
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