Jean-Luc Mélenchon
Qui n’a pas été indigné par les images de la police battant et
trainant par les cheveux Farida l’infirmière lors de la manifestation
des soignants du 16 juin.
Des députés insoumis, Mathilde Panot, Danièle
Obono, Éric Coquerel, ont décidé d’aller la soutenir pendant sa garde à
vue. C’est notre honneur. Ils ont agi conformément à nos principes.
D’autres sont bien moins soucieux de ce type de cohérence. Par exemple,
ceux qui ont fait circuler la rumeur selon laquelle Farida, l’infirmière
interpellée, n’était autre que Farida Amrani, insoumise, candidate aux
dernières élections législatives et européennes. Rien à voir évidemment,
si ce n’est le prénom. Pourtant, cette information s’est échangée
pendant des heures. Que la fachosphère le fasse, c’est assez normal. Pour
eux, toutes les Farida sont les mêmes comme leur prénom l’indique. Mais
les comptes des journalistes macronistes ont repris l’information sans
honte. On a pris les noms. Une fois de plus on voit sous le masque du
« journaliste » les militants politiques du pouvoir. Pour eux l’idée est
simple : Farida est une violente labellisée insoumise, donc les
insoumis sont des violents. Et ainsi de suite. Tout se mélange : le
préjugé raciste et la volonté de nuire à la France insoumise. C’est
raté. Le Huffington Post a publié un article pour démentir ces salades.
Le coup a fait « pschitt ». Certains de ses vecteurs ont retiré leurs
tweets discrètement. On aimerait qu’ils fassent plus. Qu’ils aient le
courage de produire un démenti, de dire à leur audience : « ce que je
vous ai dit était faux ». C’est le moindre de ce que l’honnêteté de la
déontologie du métier de journaliste exigerait. Leur silence est une
nouvelle preuve de ce qu’ils sont en réalité : juste des propagandistes.
Quant aux Farida, de l’une et de l’autre : nous en sommes fiers.
Retirer une erreur ce n’est pas si compliqué. Je ne suis pas
journaliste macroniste. Je suis juste un militant politique. Je ne suis
donc pas gêné avec les faits ni avec la vérité. Je peux donc reconnaitre
une erreur sans problème. Cela n’enlève rien à ma cause ni à ses
raisons d’être. Reconnaitre une erreur renforce notre crédibilité. Je
vais le faire sur un détail pour montrer à ces journalistes macronistes
comment on peut faire et les inviter à cet acte inouï pour toutes les
cléricatures : reconnaitre une erreur. Vous vous souvenez de la
provocation stupide du groupuscule d’extrême-droite « Génération
identitaire » à la manifestation contre le racisme du 13 juin ? La
police les a laissé monter sur le toit, déployer leur banderole et
laissé faire les singes entre les cheminées, poussant des cris comme des
animaux dans les branches et agitant des fumigènes. Puis la police les a
raccompagnés chez papa maman sans que personne ne leur demande rien de
plus. Ce n’étaient pas des Farida ces chers petits ! Ni menottes, ni
coups, ni étranglements, ni garde à vue. J’ai regardé beaucoup de photos
de ces énergumènes. Et j’ai écrit que l’une des filles de la bande
faisait un salut nazi sur le toit. Je l’ai fait sur la base d’une photo
prise depuis la place diffusée sur les réseaux sociaux. Depuis les
blondinets « identitaires » ont protesté. Ils déclarent que la personne
en question « tenait simplement un fumigène ». Eteint. J’en prends acte.
Cela ne change pas ce que je pense de ce groupe. Mais tant mieux si je
me suis trompé. En fait, ça m’amuse de les voir se dégonfler. Même s’ils
savent qu’ils n’ont rien à craindre, les petits identitaires en jupe
soleil et pantalon de golf craignent qu’un juge se réveille à leur
propos. Et puis leurs copains de rallye à Versailles n’aiment pas trop
les sulfureux. Dont acte : ces « identitaires » savent qu’un salut nazi
est honteux. Ils les renient. Tant mieux. Ça me rassure. Moins de
dingues, c’est mieux. Encore un effort, Génération identitaire ! Il faut
signer les pétitions pour la dissolution des groupes néonazis.
Pour ma
part, je persiste et signe : je n’ai pas honte de saluer, quand il le
faut, le poing fermé haut et clair !
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