Notre Palme d'or à Justine Triet

Antoine Manessis

Lors du festival international de cinéma à Cannes, c'est la réalisatrice Justine Triet qui a remporté la Palme d'or pour Anatomie d'une chute. 

Lors de la traditionnelle prise de parole des remerciements, Justine Triet apporte son soutien au mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2023, l'estimant "nié et réprimé de façon choquante". Elle a poursuivi en dénonçant  la "marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend"  et qu'elle juge être "en train de casser cette exception culturelle française."

Trop c'est trop. Les chiens ont été lâché.

En commençant par la ministre de la culture qui a déclaré "Dans le discours de Justine Triet, il y a clairement un fond idéologique d’extrême gauche" , ça devient obsessionnel en Macronie. Les droites se sont toutes déchainées contre Justine Triet. Macron n'a même pas eu la politesse élémentaire de féliciter la réalisatrice française. Il ne respecte même pas les obligation de sa fonctions, trop petit pour cela.

L'Express titre "les discours convergents des deux femmes de cinéma (Triel et Haenel) ne sont fondés sur aucune réalité. Et relèvent du shoot anticapitaliste" Elle disent "n'importe quoi" et "le pathétique le dispute au délire". Le maire de Cannes LR dénonce "un discours d’enfant gâtée et si conformiste, en recevant la prestigieuse Palme d’or pour son film subventionné". Un député macroniste ajoute "Il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables." Du Le Pen pur jus. Challenges dénonce des "arguments frelatés" et l'inepte crétinissime Brice Couturier décerne "la palme d'or de la bêtise" à Justine Triet. 

Les mêmes lui reprochent "de morde la main qui la nourrit" comme l'a dit Valérie Pécresse aussi élégamment qu'Hanouna avec Louis Boyard. Un discours critique à l’encontre du pouvoir serait interdit quand on bénéficie de subventions publiques. Ces gens-là faisant semblant de confondre l'argent public, le votre, le mien, le notre et leur poche. C'est l'écrivain Nicolas Mathieu qui a précisé à leur égard : "Vous ne financez par le cinéma et la culture. Nous finançons le ciné et la culture via des dispositifs de solidarité collective dont vous n’êtes que les organisateurs temporaires". 

Concluons avec Jean-Luc Mélenchon : "Merci à Justine Triet pour son courage en plus de son talent. Cannes revient à sa tradition. C’est la gauche résistante qui a créé ce festival". Oui, merci à Justine Triet.

Antoine Manessis