mardi 28 mai 2024

Aulnay, MA France : lutte + vote

Antoine Manessis

"Macron et son gouvernement se gargarisent d’un sommet pour attirer les investisseurs, Choose France, choisir la France. On aimerait que Macron dise à Tavares (PDG de Stellantis)  de choisir la France et de ne pas délocaliser", a lancé lors d’un rassemblement près du tribunal de Bobigny la députée de la France Insoumise Nadège Abomangoli.

Dix ans après la fermeture définitive de PSA Aulnay, la liquidation de MA France  (l'entreprise emboutit des pièces essentielles de carrosserie pour les petits utilitaires Peugeot ou Citroën et aussi pour Renault, mais plus de 80 % des pièces qui sortent de chez cet équipementier sont destinées au groupe automobile franco-italo-américain Stellantis) sonnerait le glas de la dernière usine automobile de Seine-Saint-Denis et laisserait 280 personnes sur le carreau à Aulnay-sous-Bois.

Les travailleurs sont en grève et occupent l'usine

Carlos Tavares a reçu 36,5 millions d’euros pour l’année 2023, Tavares va percevoir pour son travail accompli l’année dernière 518 fois le salaire moyen annuel chez Stellantis ou encore 1 586 années de ce que touche un intérimaire qui travaille à la chaîne dans l’une des usines françaises du groupe. 

Précisons que les grands patrons n'oublient pas de s'augmenter, tant les temps sont durs. Citons, entre autres, l’augmentation de plus de 1 million d’euros de Luca de Meo, directeur général de Renault, celle de 13 millions d’euros de Carlos Tavares entre 2022 et 2023 et celle de Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, grand pollueur devant l'Eternel, avec un salaire autour de 8 millions d’euros, presque un travailleur pauvre...

En avril 2022 Emmanuel Macron avait jugé "choquants et excessifs" les revenus attribués à Carlos Tavares. Et qu'a-t-il fait? Rien. Au point que Tavares peut se permettre de déclarer cyniquement : "Si vous estimer que ce n'est pas acceptable, faites une loi et je la respecterai !".

Selon la direction de Stellantis, MA France "rencontre des difficultés structurelles de compétitivité qui le handicapent dans l’acquisition de nouveaux marchés. Le contexte inflationniste (matière, main-d’œuvre, énergie) impacte d’autre part sa rentabilité". En clair la rentabilité pour les capitalistes n'est pas suffisante, ce qu'à l'évidence le minable petit salaire du PDG Tavares confirme. 

Comme les capitalistes ne se cachent plus pour gagner toujours plus, ils ont annoncé la délocalisation en Turquie de la production réalisée à Aulnay décision qui s’inscrit dans un mouvement important de fermetures de sous-traitants automobiles en France, entraînant le licenciement de milliers de salariés ces dernières années dans le secteur. Salariés qui jetés au chômage subiront les conséquences des décisions criminelles du gouvernement Attal-Macron sur le nouveau durcissement des règles de l'assurance-chômage. Et cela à l'heure où plus de 60.000 emplois sont en train de disparaître dans l'industrie. Comme l'a dénoncé Sophie Binet c'est "la réforme la plus violente que le gouvernement ait fait sur le sujet depuis 7 ans". Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, qui  était également présente auprès les salariés de MA France le 23 mai.

Le 9 juin les travailleuses et les travailleurs auront l'occasion de passer un message au grand capital et à sa dévouée servante la Macronie en votant pour l'Union populaire, en renforçant l'Union populaire, pôle principal de la gauche de transformation en France.

Antoine Manessis 

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