Et pour "le pain, la paix et la liberté"*

Antoine Manessis

Les derniers sondages des grands instituts offre un regard déformé de la situation politique mais marque des tendances. 

Que pouvons-nous observer ? La participation s'annonce beaucoup plus forte (entre 60% et 64%) pour le 1er tour, soit nettement au-dessus de la participation aux européennes(51,5%) et même plus forte qu'aux législatives de 2022 (47,5%).

Le bloc néofasciste, RN-LR(tendance Ciotti)-Reconquête (tendance Marion Maréchal) tourne autour de 35%. Si Ciotti est minoritaire au sein de la direction des LR, pas sûr qu'il le soit chez les électeurs de droite, surtout dans certaines régions. 

Le RN est renforcé par les prises de positions anti-France Insoumise de personnalités de droite ou ex-PS comme Jean-Yves Le Drian qui affirme qu'il ne votera "jamais" pour un candidat LFI même contre le RN, donc clairement un positionnement social-fasciste. Aucune insulte dans ce terme, juste un qualificatif politique. 

Le même social-fasciste écrit :" Comment peux-tu, ami social-démocrate, soutenir un programme de rupture avec l'Union européenne quand il est proposé de ne pas respecter les traités et pactes budgétaires ? C'est un Frexit en puissance et une rupture avec un projet européen fondé sur le partenariat et le respect de règles communes ". Voilà qui devrait faire réfléchir, s'ils en sont capables, les neuneus frexiteurs...

Le nouveau Front populaire est donné autour de 30%. Avec les "corrections" et les "marges d'erreur" habituelles aux sondages, on peut affirmer qu'une victoire de la gauche est possible. Les médias présentent la victoire du RN comme quasiment irrésistible. Cela est faux mais peut devenir une prophétie auto-réalisée si les gens se laissent influencer par C-News, BFM, France 2, TF1-Bouygues et autres outils de bourrage de crâne. 

Il est significatif à cet égard de comparer le pronostic des personnes interrogées et leur souhait sur le résultat des législatives. Le pronostic donne 59% au RN et 24% au NFP, alors que le souhait est de 39% pour le RN et 31% pour le NFP.

LR-Macron compatible- est réduit à 7%.  Et la Macronie peine à obtenir 20%. Le président, en pleine déconfiture, espère toujours en arrachant l'aile de droite du PS (dans et hors nouveau Front populaire) et les LR (canal tradi.) constituer un groupe d'extrême-centre. 

La Macronie utilise toutes les provocations pour cela. Faits divers exploités odieusement et honteusement. Attal provocant un candidat du NFP à Avignon. L'incident est diffusée au JT de 20h de France2, commenté de façon crapuleuse par le présentateur, alors que cela ne méritait même pas d'être signalé. Sans parler, plus grave encore, des arrestations et de la déportation en France de prisonniers politiques kanak et cela dans une Kanaky inflammable à tout moment.

En créant une ambiance délétère et mortifère, Macron espère récupérer par la peur son ex-électorat et constituer "l'éternel marais", selon la formule de Maurice Duverger, qui lui permette de nuire au pays encore trois ans à l'Elysée.

Deux pièges à éviter donc

Le RN, en pensant que ce parti est "anti-système" alors qu'il en est le recours, alors que son programme est identique à la politique de la Macronie en pire. Le RN est l'ennemi des travailleuses et des travailleurs, le valet des riches. Le diviseur du peuple. Le matraqueur des luttes. Appartenir à la classe ouvrière, aux classes populaires ou moyennes et voter RN, c'est être acheter et se passer au cou la corde qui va vous pendre. 

Et Macron qui tente, une fois de plus, à regrouper les arrivistes de droite et de "gauche", les mafias capitalistes qui dirigent le pays depuis des décennies faisant perdre toute crédibilité aux partis politiques et ouvrant la route au RN. Et aussi prêt à "kollaborer" avec lui.

Heureusement la gauche de gauche, la France insoumise en tête, nous a évité jusqu'à présent une situation à l'italienne avec  les néofascistes au pouvoir. La FI a réussi à faire vivre et relayer le combat social à l'Assemblée nationale, à faire vivre la solidarité internationale. Accablée de calomnies et de mensonges, la FI est parvenue à réunir de nouveau les gauches sur un programme social et démocratique, crédible, sérieux, chiffré et que toutes et tous nous devrions soutenir, tant il contient des mesures de justice et de paix. Bruno Le Maire, le ministre de l'économie de Macron, a refusé de débattre programme contre bilan. La trouille d'être pulvérisé.

On vote nouveau Front populaire contre le néofascisme, la Macronie.

Et pour "le pain, la paix et la liberté"*.

* mot d'ordre du Front populaire historique

Antoine Manessis