dimanche 16 juin 2024

Laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes

Antoine Manessis

"Mon principal adversaire c'est le nouveau Front populaire"

Jordan Bardella

Sondage Elabe en date d'hier 13 juin: RN 31%, Front Populaire 28%, Macronie 18%, LR 6,5%.

Une fois encore, les sondages ne sont que des sondages. Mais aussi idéologiques soient-ils, ils dessinent des tendances. Et dans ce cas que nous dit cette tendance ? Qu'à peine née, après des mois de violentes attaques d'une partie de la gauche contre la France Insoumise, après que les télés et les chiens de garde aient expliqué que les gauches était irréconciliables, le nouveau Front populaire s'impose à égalité avec le bloc néofasciste.

La Macronie poursuit son rétrécissement. Emmanuel Macron "bordelise" la nation, en fuyant lâchement ses responsabilités, lui qui avait promis en 2017 d'éradiquer l'extrême-droite.  Non seulement le RN n'a jamais été aussi menaçant mais, qui plus est, Macron a commencé à mettre en oeuvre le programme des néofascistes ce qui légitimait ces derniers. Constatant la baffe des européennes et la rupture de confiance entre lui et le peuple, au moins 70% des citoyens rejettent le gnome de l'Elysée, il avait une voie de sortie digne : la démission. Compte tenu de ce qu'il est, il en a pris une autre : prendre le risque très réel de confier le gouvernement à des néofascistes. Victorieux ou défait, ce type est petit. Très petit.

Il tente de fabriquer un front de la peur. Ecoutez Bruno Le Maire promettre la Corée du Nord si "la réalité économique" n'est pas respectée et en appeler au "centre-gauche" c'est-à-dire à la bourgeoisie de gauche totalement gangrénée et intégrée au système capitaliste pourri. Imaginez un instant ce que disait les Bruno Le Maire le 13 juillet 1789...

Tous ces délires pour mobiliser sa base bourgeoise (vieille et riche) renforcée par la bourgeoisie social-démocrate (vieille et aisée) et celle des LR (vieille et friquée) qui n'ont pas encore basculé au RN. Il fait cela en agitant la figure de "l'ennemi de l'intérieur" bien définie par ses soins et ceux de l'appareil médiatico-idéologique : l'islamo-gauchisme.

Ses deux vecteurs sont le racisme et la peur du rouge

"Classes dangereuses" et "partageux", les nouveaux barbares, s'unissent pour mettre à bas la civilisation, l'ordre des gens "raisonnables", des gavés, des exploiteurs, des destructeurs de la vie. L'islamophobie a remplacé l'antisémitisme, et la haine de la France Insoumise celle qui animait l'anti-communisme. Ce front de la peur, c'est celui qui dit par la bouche des tarés genre Raphaël Enthoven : " Je peux encore changer d'avis, mais je crois que, s’il fallait choisir entre les deux, et si le vote blanc n’était pas une option, j’irais à 19h59 voter pour Marine Le Pen en me disant, sans y croire, Plutôt Trump que Chavez."

Précisons que ce clou idéologique enfoncé jour après jour par les chiens de garde a permis au RN d'avoir un groupe de 89 députés à l'Assemblée nationale. L'anti-mélenchonisme devient tôt ou tard un social-fascisme.

Ce sont les mêmes nullités qui ont tenté de faire croire que Mélenchon et la France Insoumise sont antisémites. Ce sont les mêmes qui accusent le NPA, la FI "d'apologie du terrorisme". Les bandes néofascistes à la Meloni et Le Pen, les bandes fascistes-néolibérales à la Milei, les bandes sionistes-fascistes à la Netanyahou, les bandes social-racistes à la Mette Frederiksen. 

Le nouveau Front populaire sera la riposte à toute cette pègre capitaliste si, et seulement si, les masses, comme on disait, classes populaires et couches moyennes s'emparent de cet outil, se mobilisent et l'inscrivent dans une dynamique émancipatrice.

Archimède a dit "Donnez - moi un levier et un point fixe, et je soulèverai le Monde". Le Front populaire est un levier et son point fixe c'est le peuple. Il faut l'un et l'autre.

Antoine Manessis 

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