mercredi 5 juin 2024

Sortir de la culpabilité collective

Rorik Dupuis Valder

Il est certain que l’issue de la tragédie en cours dans la bande de Gaza, transformée en champ de ruines par l’armée israélienne, sera décisive pour l’avenir de l’humanité : saurons-nous vaincre l’empire du mensonge et résister à la tyrannie sioniste, ou devrons-nous finir par nous incliner devant les pouvoirs du tribalisme raciste et de l’argent sale ?

Il n’y a plus à tergiverser, voilà le dilemme, terriblement binaire. Sommes-nous encore capables de soutenir l’opprimé, protéger l’être innocent qu’on bombarde en faveur d’idéologies suprémacistes et ségrégationnistes, ou faut-il se résigner face au chantage apocalyptique de ce micro-État artificiel qui, en plus de disposer de l’arsenal nucléaire, bénéficie de la complicité des gouvernements du monde occidental ?

Si l’on peut s’étonner qu’une minorité de gens, dans nos sociétés sous emprise atlanto-sioniste, soit ouvertement révoltée par tant d’injustice, c’est qu’une majorité semble victime de cet état de sidération propre à la personne abusée. Au-delà de la collusion mesquine qu’impose le régime de terreur israélien à nos responsables de l’information mainstream, comment de tels crimes sont-ils possibles, et permis ? Comment expliquer le silence et la complaisance mortels des institutions internationales ?

Les méthodes de la « seule démocratie du Moyen-Orient », bien connues de nos cercles complotistes (fichtre !), sont désormais officielles : une enquête conjointe du journal britannique The Guardian et de deux médias israéliens, publiée le 29 mai dernier sur le site de +972 Magazine, révèle comment ses services de renseignement ont agi ces dernières années pour espionner et menacer des responsables de la Cour Pénale Internationale entre autres. Au cas où l’on aurait eu un doute quant aux intentions « démocratiques » de l’État hébreu...

Cette incroyable complaisance des gouvernements alignés du monde en faveur de la « solution finale » israélienne à l’œuvre, en dépit de la violation permanente du Droit international, on la doit non seulement au chantage mafieux exercé tous azimuts par le régime de Netanyahou allié à l’Oncle Sam, mais aussi à cet effort de culpabilisation collective mené depuis des décennies par l’institution scolaire et les médias de masse quant aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale.

Il est essentiel, en un travail de pédagogie intelligent, de rapporter et d’expliquer les évènements les plus tragiques de l’Histoire, pour continuer de sensibiliser le monde aux facilités du totalitarisme ; cependant il n’est pas question que l’on se soumette aux exigences d’une communauté belliciste qui se complaît arrogamment dans un délire constant de persécution, et dont le fonctionnement relève objectivement, pénalement, de la criminalité en bande organisée.

Ce « devoir de mémoire » détourné, trafiqué et monnayé par une élite illégitime, qui brandit sa judaïté comme un alibi historique pour couvrir ses crimes et ses manœuvres les plus viles, le peuple allemand en sait particulièrement quelque chose ; un peuple anesthésié et humilié, qui porte aujourd’hui, par une américanisation réactionnaire des mœurs et le wokisme à tout-va, les stigmates les plus caricaturaux de cette tyrannie de la repentance.

Il est temps pour tous de sortir, consciencieusement et sereinement, de cette culpabilité collective insensée, et que les jeunes générations, tournées vers l’avenir, trouvent le courage de dire fermement à leurs bourreaux de la mémoire : les années 1940, c’est fini.

Place à la paix.

Le Grand Soir

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