Yaël Braun-Pivet dépasse les bornes

Bernard Gensane

On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa naissance. Il se trouve que la présidente de l’Assemblée nationale est juive. Ce qu’elle revendique et ce qui est son droit le plus strict. Je cite sa page Wikipédia : 

 

« Elle se présente comme une descendante de l'immigration slave, juive polonaise et juive allemande, avec des grands-parents entrés en France avec des visas touristiques et une valise, dans les années 1930 ». Libération indique indique qu'elle n'est ni pratiquante ni croyante et qu'elle célèbre en famille les fêtes juives comme le faisait son père […] et surtout son grand-père, tailleur juif polonais qui, fuyant l'antisémitisme, s'est réfugié à Nancy dans les années trente pour échapper aux nazis. Après la guerre, il sera médaillé de la Résistance. 

 

Son soutien sans vraies nuances à Israël est compréhensible. Mais Yaël Braun-Pivet est présidente de l’Assemblée nationale. Á ce titre un devoir de réserve lui est imposé.

 

Elle a vigoureusement critiqué un député LFI ayant brandi, ce qui est interdit, un drapeau palestinien en pleine Assemblée nationale, l’a suspendu de séance pour 15 jours et a réduit de moitié son indemnité pour la même période. Dans le même temps, elle avait infligé un “ rappel à l’ordre ” à un député macronien ayant fait un salut nazi, et qui s'était excusé.

 

Le problème est que Braun-Pivet s’est, dans le passé, permise de tels écarts, sans que sa qualité de présidente de l’AN lui pose problème. Ainsi, le 10 octobre 2023, assise en majesté sur le perchoir, elle arborait un pin’s avec les drapeaux français et israélien. Elle sait également mettre en valeur le drapeau israélien à l’intérieur de l’Assemblée nationale.

 

Le 1er mars 2022 des drapeaux ukrainiens étaient officiellement affichés au parlement. Le Monde titrait : “ Ovation pour l'ambassadeur ukrainien en France à l'Assemblée nationale ”. Yaël Braun-Pivet a choisi de se rendre à Tel Aviv à un moment où les frappes israéliennes continuent à tuer des civils palestiniens à Gaza. Selon l’opposition de gauche, la visite de Braun-Pivet « encourage les massacres » des Palestiniens dans l’enclave. D’autant qu’elle s'est justifiée en disant que les populations civiles de Gaza servaient de bouclier humain, sous-entendant que l’armée israélienne n’était pas responsable des malheurs des Gazaouis.

 

Pour la petite (et grande) histoire, outre la sanction contre le député insoumis Delogu, il faut rappeler que Braun-pivet est une véritable mère-fouettarde : 106 sanctions ont été prononcées depuis le mois de juin 2022, contre 39 dans toute l'histoire de la 7ème République, en 60 ans.

Bernard Gensane