lundi 8 juillet 2024

Meurtre raciste : un policier tue un SDF de six balles puis photographie son cadavre

Tristane Chalaise

Samedi dernier, un policier a abattu de plusieurs coups de feu Amar, un homme algérien SDF de 32 ans. 20 minutes révèle que la victime aurait notamment été touchée par deux balles dans le dos et une dans la tête, avant que le policier ne photographie son cadavre.

Samedi dernier, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), un policier a tiré sept coups de feu sur Amar, qui dormait dans le garage de sa grand-mère. D’après les résultats de l’autopsie, révélés par le journal 20 minutes, la victime, un homme Algérien sans-papiers de 32 ans, vendeur de cigarettes à la sauvette, est morte après avoir reçu deux balles dans le dos et une dans la tête.

Le policier, affecté à la direction de l’ordre public et de la circulation, a affirmé lors de sa garde-à-vue avoir agi en état de légitime défense, prétextant que « l’individu se montrait agressif » et l’aurait « menacé d’un objet qu’il aurait pris pour une arme », dont il s’est, d’après Le Parisien, avéré qu’il s’agissait d’un... pistolet à colle.

Les résultats de l’autopsie pointent donc une nouvelle fois les mensonges policiers. Au contraire, ils témoignent d’un véritable acharnement, comme le pointe l’avocat de la famille de la victime, Yassine Bouzrou : « Sept tirs pour maîtriser un homme qui n’était pas armé, c’est un acharnement. Qu’est-ce qui peut expliquer une haine à ce point ? ». Pire encore, l’article de 20 minutes précise que le policier, après avoir tué la victime, aurait pris avec son téléphone portable deux photos de son cadavre.

Alors que l’avocat de la famille d’Amar « privilégie l’hypothèse d’un crime raciste, notamment compte tenu des termes qu’il a employés pour qualifier la victime durant ses auditions devant les enquêteurs », et espère le dépaysement de l’enquête pour éviter qu’elle ne soit prise en charge par Eric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, qui « affiche sa proximité avec les policiers sur les réseaux sociaux », le motif raciste n’a pour l’heure toujours pas été retenu par la justice.

Ce nouveau crime policier s’ajoute ainsi à la longue liste des affaires de meurtres policiers. Alors que le nombre de tués par la police ne cesse d’augmenter depuis dix ans, avec un triste record de 52 morts en 2021, c’est un homme de 32 ans et un jeune de 22 ans, tous deux racisés, qui ont été tués par des policiers ces deux dernières semaines.

Des meurtres que les discours et les politiques racistes, autoritaires et sécuritaires du gouvernement Macron comme de l’extrême-droite ne peuvent qu’amener à se perpétuer et à se multiplier encore, et contre lesquelles nous appelons une fois de plus à se mobiliser massivement...

.... alors que s'est tenu ce weekend la 8e marche pour Adama, mort après son interpellation par des gendarmes.

Révolution Permanente

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