samedi 6 juillet 2024

Violences policières : Hedi a été mutilé par les coups de matraques de la BAC selon une enquête

Anouk Warnier

Un an après le passage à tabac du Hedi par la BAC marseillaise, une expertise vient contredire la version des policiers et révèle l'acharnement qui a mutilé le jeune homme. Une démonstration, si il en fallait une autre, de l'impunité dont les forces de répression jouissent.



Il y a un an, lors des révoltes réclamant la justice pour Nahel à Marseille, Hedi avait été mutilé par la police alors qu’il marchait dans la rue avec ses amis. S’en est suivi une parade chantant les louanges des policiers à l’image de Darmanin, Borne et Macron qui ont fait le tour des médias. Les quatre policiers de la BAC présents lors de l’agression ont alors plaidé l’auto-défense et ont affirmé que les séquelles graves d’Hedi étaient la conséquence du tir de LBD. Le policier soupçonné d’avoir tiré sur Hedi au LBD avait alors été placé en détention provisoire, puis remis en liberté 40 jours plus tard.

Une vidéo des caméras de surveillance publiée par Médiapart révélaient que les actions de la BAC ne relevaient en aucun cas de l’auto-défense. Une expertise médicale expose un nouveau mensonge de la BAC, le traumatisme crânien qu’a subi et continue de subir Hedi étant la conséquence des coups de matraque acharnés sur le jeune homme. Les quatre policiers soupçonnés sont à présent poursuivis par la justice et mis en examen.

Un an après la mort de Nahel, alors qu’une marche blanche s’est tenue le week-end dernier, les révélations concernant Hedi témoigne du caractère systématique de la brutalité policière qui s’exerce à l’encontre des jeunes des quartiers populaires. Une violence dont la liste ne cesse de s’allonger, la police ayant fait deux nouveaux morts en moins de dix jours.

Et la répression ne s’arrête pas à l’institution policière. Depuis la mort de Nahel et les révoltes qui l’ont suivi, la jeunesse des quartiers populaires est confrontée à une violence, politique et judiciaire, hors norme. 2.000 jeunes ont été condamnés par la justice à la suite des révoltes, et le gouvernement Macron a entamé une cabale autoritaire à l’encontre de la jeunesse. Une politique répressive qui risquerait de se renforcer encore en cas de majorité du RN à l’Assemblée, le parti ayant déjà proposé en 2022 une loi contre « l’ensauvagement » de la société, qui proposait notamment d’instaurer une présomption d’auto-défense pour tous les corps des forces de répression (gendarmerie, police nationale et municipale). De quoi garantir une impunité totale en cas de crimes policiers.

Pour obtenir justice et vérité pour Hedi, Nahel et toutes les victimes de violences policières, il va falloir faire front, et construire une riposte par le bas, avec l’ensemble des organisations politiques, syndicales et associatives. 

Un combat contre l’impunité policière, les mesures racistes et sécuritaires de la macronie et la menace de l’extrême droite, qu’il s’agit de porter dès le 6 juillet à Beaumont-Sur-Oise aux côtés de la famille d’Adama Traoré.

Révolution Permanente 

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