Racisme en Grande-Bretagne

Antoine Manessis

Le Royaume-Uni est en proie à une violente explosion de racisme.

Le prétexte : le meurtre abominable de trois enfants, trois petites filles âgées de six, sept et neuf ans par un jeune homme de 17 ans. 

L'extrême-droite a surfé sur des rumeurs non étayées, et en partie depuis démenties, sur la religion et l’origine du suspect, Axel Rudakubana. Officiellement, on sait seulement qu’il est né au Pays de Galles, des médias affirment que ses parents sont originaires du Rwanda. Ont suivi plusieurs jours d’affrontements, notamment à Liverpool, à Belfast, à Bristol, un peu partout en Grande-Bretagne, avec comme mot d’ordre "Enough is enough" (trop, c’est trop), en référence à l’arrivée au Royaume-Uni de migrants traversant la Manche sur des canots pneumatiques. Ont été attaqués des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, des mosquées, le caractère islamophobe est fortement affirmé des passants racisés sont frappés et chassés par les bandes fascistes.  

Face aux racistes déchaînés la police a semblé débordée. À Plymouth la télé a diffusé les images en direct d’un face-à-face tendu entre bandes d'extrême droite et contre-manifestants anti-racistes.

L’English Defence League, un groupuscule néo-fasciste, s'est fait remarqué, mais c'est  la montée d’un discours anti-immigration dans la classe politique qui a légitimé ces violences racistes. Discours que nous ne connaissons que trop bien de ce côté-ci du Channel. La police a procédé à des centaines d'arrestations.

La Grande-Bretagne n’avait pas connu de telles violences depuis 2011, à la suite de la mort d’un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres. C'était alors les populations racisées qui avaient exprimé leur indignation et leur colère contre les violence policières racistes.

Le premier ministre britannique ânonne qu'il sera ferme mais il est incapable de saisir le sens de ces événements et surtout avec quelle grande politique sociale compte-t-il répondre aux attentes des travailleurs de Grande-Bretagne ? 

Le néo-fascisme français exulte et salue ce "réveil des vrais Anglais" défendant la "race et la civilisation".  L'Etasunien Elon Musk, le trumpiste milliardaire et patron de X, a jeté de l'huile sur le feu en déclarant que "la guerre civile est inévitable".

Quand on enfonce dans la tête des gens que l'islam et l'immigration sont une menace pour la sécurité de la Grande-Bretagne et la culture britannique là-bas ou la France ici comme le font les néofascistes du RN mais aussi les droites de Ciotti, Darmanin et Macron, on peut voir ce que cela provoque. Les soi-disant "défenseurs de l'ordre" balayent eux-mêmes leurs discours pour ne laisser que le racisme le plus odieux se répendre dans une population martyrisée par la pauvreté...

...accablée par les privatisations et la casse des services publics, par les politiques des conservateurs et des blairistes en faveur des milliardaires et contre les classes populaires de Grande-Bretagne.

Antoine Manessis