Europalestine
Si la presse israélienne a davantage commenté le petit papier que le pape est
allé mettre dans le Mur des Lamentations, que sa prière contre le Mur de
l’annexion et de la honte, cette dernière a réchauffé un peu le coeur de
nombreux Chrétiens, assez désappointés par le caractère timoré de ses propos
jusque-là, et par sa visite de complaisance en Israël — chantage à
l’antisémitisme oblige.
L’image du pape priant sur ce mur est qualifiée « d’historique » par de
nombreux commentateurs, dans le monde. Cet arrêt imprévu, dimanche, lors de sa
visite à Béthléem, a un peu rasséréné les Palestiniens.
Le pape François est descendu de sa voiture découverte pour effectuer une
halte de quelques minutes au pied de ce haut mur de béton, sur lequel il a posé
ses mains, au-dessus de graffiti récents, dont l’un, en anglais, lui était
directement destiné : « Pape, nous avons besoin de quelqu’un pour parler de
justice. »
François a accompli ce geste impromptu à l’emplacement d’un mirador sur le
chemin de la place de la Mangeoire, où il a célébré une messe.
Les enfants du camp de réfugiés d’Al-Rowwad à Béthléem, ont profité de cet
arrêt pour lui remettre un message concernant le sort des prisonniers
palestiniens et sur le droit au retour.
Les enfants du camp de Deishe, avec lesquels il a partagé un repas, ont pris
la peine également de lui raconter quelques exemples de leurs souffrances sous
le joug colonial israélien.
Espèrons qu’ils seront entendus, commente Mazin Qumsiyeh, en soulignant
malicieusement que « sa reconnaissance del’Etat de Palestine« vient après
celle de Google ».
Mais Palestiniens chrétiens et musulmans ont fait comprendre au Pape François
qu’ils auraient aimé qu’il exerce une pression sur l’occupant, auquel il va
rendre visite, puisqu’il rencontre non seulement Peres mais également
Netanyahou, « deux athées qui vont lui expliquer que Dieu a donné cette terre
aux Juifs et qu’Israël est une démocratie qui garantit la liberté de
religion », note Mazin Qumsiyeh, militant et professeur de biologie à
l’université de Béthléem.
« Et de savoir que le même pape va aller déposer une gerbe sur la
tombe de Théodore Herzl, autre athée qui a organisé un immense nettoyage
ethnique, qui a engendré des millions de réfugiés parmi les Palestiniens, ne
nous réjouit pas non plus », commente-t-il.
Et Mazin de conclure : « Et rappelons tout de même à ce pape, qui va
rencontrer tout ce beau monde, qu’Israël continue pendant sa visite à démolir
nos maisons, à voler nos terres, qu’il a inauguré sa visite en tuant deux jeunes
Palestiniens, tirés comme des lapins, et en déracinant 1500 arbres sur les
terres de la famille Nassa ( « Tente des Nations » ). Le tout pendant que
des « activistes » juifs distribuaient des flyers appelant à la destruction de nos
églises (en expliquant que les Chrétiens sont des idolâtres selon la loi juive),
et écrivaient des graffitis sur nos églises proclament : « Marie est une
vache ou encore Jésus, fils d’une prostituée ! ».
Dernière minute : Israel annonce ce lundi 26 mai, pendant la visite du pape à
Jérusalem, la construction de 50 nouveaux logements pour les colons dans la
partie palestinienne de la ville, rapportent les agences de presse.
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