La Banque de France
est créée le 18 janvier 1800 ; c’est une société au capital de 30
millions de francs souscrite par le premier consul Napoléon, des membres
de son entourage et les plus riches familles françaises. Les 200
actionnaires les plus importants
en constituent l’assemblée générale. En contrepartie de son privilège
d’émettre la monnaie de la nation, la Banque de France assure
gratuitement le service de caisse du Trésor et consent à des avances à
l’état lorsque la situation des finances publiques l’exige.
En 1936,
le gouvernement du front populaire donne aux pouvoirs publics des
moyens d’intervention plus directe dans la gestion de la banque. Sur les
20 conseillers du conseil d’administration, 2 sont nommés par l’Assemblé
Ggénérale, un par le personnel et 17 désignés par l’Etat.
En 1945,
la banque de France est nationalisée, et se voit attribuer un rôle de
service public. Le capital de la banque est transféré à l’Etat le 1er
janvier 1946.
Les réformes de 36 et 45
ont retiré toute part de gestion aux intérêts privés, mais n’ont pas
diminué le rôle de gouverneur vis-a-vis des pouvoirs publics, ni réduit
l’autonomie de gestion de la banque.
En
1971, R.Nixon supprime la convertibilité du dollar : c’est l’abandon de
l’étalon or. Désormais les monnaies varient entre elles suivant l’offre
et la demande. Il n’y a aucune contrepartie métallique à la monnaie
émise !
En 1973, Giscard d’Estain
et Georges Pompidou réforment les statuts de la banque, en particulier par l’article 25 très court, qui bloque toute possibilité d’avance au Trésor:
« Le trésor public ne peut être présenteur de ses propres effets à
l’escompte de la banque de France ». Par cet article, la banque de France
abandonne donc son rôle de service public. L’Etat reste quand même le
seul propriétaire des actions de la banque. Mais ceci m’est fin aux 30
glorieuses et ouvre la voie à l’endettement de la nation !
En 1976,
sans aucune justification économique, Raymond Barre décide que l’Etat paiera
les intérêts de sa dette au-delà du taux d’inflation. Il place ainsi
l’Etat au service des créanciers !
En 1992,
l’article 104 du traité de Maastrich interdit aux Banques centrales et à
le BCE d’accorder des découverts et des crédits à toutes les autorités
publiques. Et en 1993, Miterrand et Chirac, en application du traité,
décideront que l’Etat doit obligatoirement passer par les banques
privées pour se financer.
En 1998,
la banque de France est intégrée au SEBC (système européen de banque
centrale). Les banques privées obtiennent donc un monopole sur le Crédit
public : pour elles, c’est le jack pot ! La dette qui en découle est une pure création au service du capital financier.
Donc, délibérément,
l’état a transféré sur le système bancaire privé, son droit régalien de
création monétaire. Sans que cela ait donné lieu au moindre débat
public, nous avons privatisé l’argent, de sorte que nous, peuple soit
disant souverain, devons maintenant acheter notre propre monnaie auprès
de banques privées !
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