
Le calvaire de la bande de Gaza sous les attaques des bombardements
israéliens a démasqué les organisations internationales qui se
dissimulent sous le couvert de l’humanisme et de la protection de la vie
humaine.
Samedi soir, les cadavres et les parties de corps couvraient
les rues et les trottoirs du quartier de Chejaya, dans l’est de Gaza
Ville, et le sang coulait dans ses ruelles. Mais la Croix Rouge
Internationale n’a pas bougé d’un pouce pour prendre connaissance de
ces scènes macabres.
L’organisation internationale a
abandonné ses responsabilités envers les habitants de Chejaya à l’heure
la plus noire de leurs besoins, pour sauver sa propre peau. Quand les
habitants de Gaza ont appelé la Croix Rouge pour les aider à évacuer,
leurs appels sont restés sans réponse. L’organisation humanitaire
internationale a délégué sa responsabilité aux équipes de sauvetage
locales qui ont mis leur vie en jeu pour parvenir jusqu’aux blessés.
Pour tenter de leur sauver la vie et de les évacuer avant qu’il ne soit
trop tard. Un paramédical a d’ailleurs rejoint les martyrs qu’il
essayait de sauver à Chejaya.
Pendant que la Croix Rouge présentait ses condoléances aux familles
de trois colons tués dans l’opération de Hébron, nous la voyons
aujourd’hui renier sa responsabilité pour protéger les vies de civils à
Gaza.
Le massacre de Chejaya, qui a pris la vie de plus de 70 martyrs, a
montré que les devises du Comité International de la Croix Rouge ne sont
que rhétorique creuse. Cette organisation qui a été chargée de protéger
et d’assister les victimes de conflits armés conformément à la
Quatrième Convention de Genève de 1949 et à ses Deux Protocoles
Additionnels de 1977, s’est montrée telle qu’elle est, càd « clairement
en faveur des Israéliens », comme le disent les militants et les
journalistes qui se trouvaient au complexe médical de al-Shifa.
Avant la guerre, l’organisation rabâchait depuis des années sa
prétendue neutralité, impartialité et défense des prisonniers. Mais sa
décision de laisser les habitants de Chejaya affronter seuls la sentence
de mort israélienne a suscité un large mécontentement populaire parmi
les Palestiniens qui considèrent la Croix Rouge comme complice du
processus de leur élimination.
« Les gens meurent dans la rue, ils ne savent pas quoi faire,
les maisons brûlent, il y a du gaz partout et la Croix Rouge nous
raccroche au nez et dit ’ce n’est pas notre affaire’ ».
« Si ce n’est pas le boulot de la Croix Rouge, alors qui ? Je ne
comprends pas. » C’est avec ces mots et un ton plein de douleur et de
colère qu’un des témoins du massacre appelait à l’aide. Rapidement des
Palestiniens ont partagé sur les réseaux sociaux les supplications
désespérées qu’il a envoyées via une station de radio locale. Il y a eu
de nombreux appels radio pour aider à évacuer les blessés de Chejaya
après que la Croix Rouge Internationale a failli à sa mission.
Les Palestiniens ont vu cet incident comme une preuve de l’apathie de
la Croix Rouge. C’est ce que confirment des survivants du massacre.
Al-Akhbar a rencontré certains des survivants qui ont confirmé que la
Croix Rouge a ignoré leurs appels répétés avant que le réseau de
communications ne soit complètement stoppé, isolant le quartier de
Chejaya du monde extérieur.
« Avant que le pilonnage de l’artillerie ne s’intensifie, aux
premières heures du matin, nous avons essayé de nous sauver et nous
avons demandé l’aide de la Croix Rouge mais ils n’ont pas répondu à nos
appels » dit Hajja Omm Raafat Abu al-Qumbuz. Elle ajoute : ’Malheur à
nous, mes enfants sont sous les décombres, envoyez les ambulances. Les
gens se vident de leur sang à Chejaya’. C’est ainsi que le massacre a
commencé à l’aurore, quand l’artillerie israélienne s’est mise à
bombarder la zone à raison d’un obus par minute ».
Ce bombardement et le largage de fusées éclairantes se sont
poursuivis jusqu’aux petites heures du matin. Pendant le bombardement,
on apprenait que des maisons civiles étaient ciblées.
Certaines personnes piégées par le feu ont réussi à appeler des
journalistes et des bénévoles à l’hôpital al-Shifa, qui à leur tour ont
envoyé des ambulances sur les lieux, mais elles ont été prises sous le
feu de l’artillerie.
Le temps passant, des journalistes ont tenté d’appeler l’état-major
de la Croix Rouge, mais sans réponse. Quand ils ont finalement réussi à
parler à quelqu’un, on leur a dit : « Ceci n’est pas de notre
responsabilité et l’armée israélienne nous a interdit de pénétrer dans
la zone parce qu’elle a été déclarée zone militaire » comme le rapporte
quelqu’un qui a tenté de joindre la Croix Rouge.
Lorsque l’absence de répondant de la Croix Rouge est apparue sur
l’internet, les habitants de la ville cisjordanienne de Hébron ont
appelé le bureau central de la Croix Rouge à Jérusalem, mais personne
n’a répondu. Certains journalistes palestiniens vivant à l’étranger ont
tenté de contacter le siège à Genève. On leur a promis que des
ambulances seraient envoyées sur zone.
Mais la promesse n’a pas été tenue. Finalement le Croissant Rouge a
tenté d’entrer à Chejaya mais ils n’ont pu rejoindre les blessés. Leurs
ambulances ont attendu jusqu’aux première heures quand les habitants ont
commencé à quitter leurs maisons.
Mudalala al-Dib a expliqué à Al-Akhbar que sa famille avait tenté
pendant deux heures d’affilée d’appeler la Croix Rouge mais sans
résultat. Quand ces familles durement frappées ont perdu l’espoir que
l’organisation internationale les sauverait, ils ont attendu le matin
et ont fui par leurs propres moyens, échappant à la mort jusqu’à
présent.
Au milieu de cette condamnation de l’échec de la Croix Rouge à
remplir son rôle, l’organisation a tenté d’alléger la colère
palestinienne en facilitant une trêve humanitaire de deux heures avec
les Israéliens pour retirer les corps de dessous les décombres du
quartier.
Mais Israël a violé la trêve une heure après l’avoir déclarée.
L’échéance avait été portée à 5:30 de l’après-midi après avoir été
établie de 1 à 3 heures de l’après-midi. Cette tentative de la Croix
Rouge n’a pas trompé les Palestiniens et ne les a pas empêchés de
déverser leur colère sur l’organisation.
Après des efforts persistants d’al-Akhbr pour joindre le porte-parole
du Comité International de la Croix-Rouge dans la bande de Gaza, Nasser
al-Najjar, sa réponse n’a pas satisfait les familles des martyrs.
Rejetant tous les témoignages des résidents du quartier, Najjar a dit :
« Nous avons téléphoné plusieurs fois aux Israéliens pour évacuer les
blessés et amener des ambulances et des forces de la défense civile dans
l’est de Gaza, mais la puissance du feu israélien nous a empêchés
d’achever notre tâche ».
21 juillet 2014 - al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
http://english.al-akhbar.com/conten...
Photo : Des Palestiniens déplacés de al-Chejaya, banlieue est de Gaza,
se reposent sur des lits de fortune dans l’école des Nations Unies où
ils ont pu se réfugier après le pilonnage intensif de leur quartier, le
21 juillet 2014. (Photo : AFP - Marco Longari)
Traduction : Info-Palestine.eu - AMM
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