C’est
macroscopique, cela se voit à l’œil nu : le jeune ministre de l’Economie
est macrocéphale et macrochevillesque : la tête et les chevilles qui
enflent, avec la fausse humilité du politicard carnassier qui attend son
heure.
Il
est « surdoué », « hyperdoué », « brillant », « premier de la classe »,
« rafraîchissant », « génial », « lumineux », à 38 ans seulement. Il a
toutes les qualités d’un « héritier », d’un gagneur, d’un fils de bonne
famille, élevé au biberon argenté, poli, bien éduqué. « Chez ces
gens-là, Monsieur » on sait compter. Et il sait compter ses sous et les
nôtres. La preuve : il a été (et reste) de la « finance ». « Ce mot de
finance est un mot d’esclave » disait J.J. Rousseau. Le jeune prodige a
été (et reste dans l’âme) banquier d’affaires... aussi compétent qu’un
grand argentier du FMI, de la Banque mondiale, de la BCE . Il a bien
mérité des marchés. « En Marche donc ! », « Le fric est et sera le genre
humain ! ».
Le jeune ministre a fait don de son génie friqué à la
France, celle du Medef, des banquiers, des patrons, des hommes
d’affaire, de tous ceux qui nous font vivre, rêver, qui font fructifier
notre argent au Panama, en Suisse, aux Iles Vierges, qui veillent sur
notre sommeil... Il plaît aux puissants parce qu’il est des leurs. Il
est des leurs ! Il est des leurres gros comme des bittes d’amarrage.
Et
ça marche ! Ou plutôt : ils voudraient que cela marche... F.Hollande
pourra si nécessaire faire joujou, comme F. Mitterrand le fit avec
Nanard.
Le jeune E(n).M(arche). se veut apolitique. Ah
l’apolitisme ! La feuille de vigne du capital. À 38 ans Manu feint de
découvrir l’attrape-couillons le plus éculé (deux siècles d’histoire) :
ni de droite ni de gauche !! « À droiche ! ». « Au CAC 40 ! ». L’avenir
est à la collaboration de classes. Le jeune homme, bien conseillé, a
enfanté aux forceps- respectons sa douleur- un mouvement
pléonasmatique : « En Marche », ni de droite ni de gauche (cela marche
de soi !), de nulle part, c’est-à-dire « À droite toutes ! », « Tout
s’encaisse ! », « En avant la Bourse ! », « Tous unis contre les
salariés ! », « Dépouillons le vil peuple ! », « Combattons ses
privilèges ». Quel « rafraîchissement ! », s’exclame admiratif le patron
des patrons !
Saluons le « rafraîchissement » qu’apporte E.M. aux
bonnes vieilles recettes de la bourgeoisie. Laissons la révolution aux
rétroringardsarchaïques. À nous le pognon ! Au populo les larmes, la
sueur, la survie, le chemin de croix quotidien, la galère, la faim, les
privations... Il a choisi d’être pauvre ! Tant pis pour lui ! Vive
l’IF ! : l’internationale du Fric !
Le jeune EM- en marche n’est
ni de gauche ni de gauche, il est « là où on le pose », comme dirait Guy
Bedos : c’est-à-dire bien à droite ! du côté du profit ! de l’IF !
Et
çà le pose fort bien... « L’honneur et le profit ne couchent pas dans
le même lit », opinait déjà Cervantes, père de tous les romans. Avec
Manu, pas de littérature. À droite toutes ! Là où les hommes ne valent
que pour ce qu’ils possèdent. Là où la loi est celle de la jungle.
L’argent
n’a paraît-il pas d’odeur. C’est faux ! Il sent la merde, le sang, la
spoliation, l’esclavage, l’aliénation, la guerre, le cannibalisme.
Encore un effort Manu ! On peut être jeune biologiquement et finalement
vieux comme Mathusalem. Vieux comme ce vieux monde à changer vite-vite, à
bouléguer radicalement, à « démacroniser » en quelque sorte. En marche,
oui, contre les tiens ! Nuits et jours debout ! Tous ensemble ! En
marche... avant ! Cela va de soi. En Marche avant !
humanite.fr
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